Le témoignage choc de la fille du « Boucher de l’Yonne » chez Mireille Dumas
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Vie Privée Vie Publique - Le poids du secret | France 3 | 19/03/2003
Maryline Vinet, fille du tristement célèbre Émile Louis, brise le silence. Entre révélations glaçantes et quête de justice, elle éclaire les zones d’ombre d’un des plus grands scandales criminels français.
**Contexte judiciaire (mars 2003) :** À cette date, Émile Louis est en détention provisoire, et l’instruction de l’affaire des disparues de l’Yonne suit son cours. Plusieurs familles des victimes se battent pour obtenir vérité et justice. Les révélations autour de cette affaire ont conduit à la réouverture d’autres dossiers et à une remise en question du fonctionnement des institutions en charge des jeunes filles disparues. Les avocats et les magistrats sont confrontés à un dossier complexe mêlant témoignages, aveux rétractés, et indices partiels.
Dans un entretien poignant avec Mireille Dumas, Maryline Vinet, fille d’Émile Louis, surnommé « le boucher de l'Yonne », partage pour la première fois à visage découvert l’enfer qu’elle a vécu. Ce témoignage bouleverse par son intensité, dévoilant à la fois les drames familiaux et les ombres d’un procès encore en cours en mars 2003. Émile Louis est tristement célèbre pour les disparitions de sept jeunes filles handicapées mentales entre 1977 et 1979, des pensionnaires de foyers spécialisés dans l’Yonne. Ces affaires, restées longtemps non élucidées, révèlent des manquements graves des institutions locales et de la justice. Chauffeur de bus au profil manipulateur, il a avoué en 2000 les meurtres avant de se rétracter, affirmant avoir été forcé de confesser sous pression policière. L’enquête met en lumière un homme au passé trouble, marqué par la violence, des condamnations pour abus sexuels, et une enfance difficile dans des institutions. À l’époque de l’interview, en mars 2003, Émile Louis est inculpé mais pas encore jugé pour ces meurtres, et il bénéficie toujours de la présomption d’innocence. L’affaire, complexe, est minée par l’absence de corps pour plusieurs victimes et des carences dans les enquêtes initiales. Maryline Vinet, dans ce contexte, raconte sa propre descente aux enfers. Fille aînée d’une fratrie de quatre enfants, elle a grandi dans une maison où régnaient la peur et le silence. Violée par son père dès l’âge de cinq ans et témoin de violences terrifiantes contre sa mère, elle a été contrainte au silence par cette dernière pour préserver « l’entente familiale ». Elle décrit également le poids de la honte et le rôle de l’omerta familiale, où les rares personnes au courant des sévices préféraient protéger l’honneur de la famille plutôt que d’agir. Son témoignage révèle aussi les failles d’un système judiciaire qui, malgré les signaux d’alerte, a tardé à réagir. Maryline, qui a écrit le livre **« Être la fille d’Émile Louis »**, espère que ses mots aideront les victimes à trouver la force de s’exprimer. Elle insiste sur l’importance de la reconnaissance des souffrances et d’un pardon sincère de son père, à défaut d’une réparation judiciaire.
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