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Philip Roth : Entretien avec Alain Finkielkraut (1999 - Radio libre / France Culture)

Le Sémaphore 9,274 4 years ago
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Philip Roth : Entretien avec Alain Finkielkraut (1999 - Radio libre / France Culture). Photo : Philip Roth devant sa maison de campagne du Connecticut, 2010. (© Nancy Crampton.) Réalisation de Marc-Alexandre Millanvoye. Philip Roth s'entretenait avec Alain Finkielkraut, en 1999, pour l'émission "Radio libre" diffusée sur France Culture. Ses deux derniers romans alors parus en France, "La Pastorale américaine", et "Le Théâtre de Sabbath", sont l'occasion de réflexions sur le rêve américain, la vie dans la nature, le sexe. Amateurs de confessions transgressives s'abstenir : Philip Roth n'a rien à avouer, il n'enfreint pas d'imaginaires tabous pour mieux exhiber ses plaies intimes. Obéissant à une impulsion romanesque de plus en plus oubliée par les professionnels de la lecture, il nous aide à comprendre, c'est-à-dire à acquérir ce que le roi Salomon demandait dans ses prières, et qu'Alain Finkielkraut appelle de ses vœux : "Un cœur intelligent". Philip Roth, ce reclus du Connecticut, adore la conversation, pourvu qu'on lui épargne la question : « Vos livres sont-ils autobiographiques ? » Les interrogations nées en Alain Finkielkraut à propos du "Théâtre de Sabbath" ou de "Pastorale Américaine", les deux derniers livres de Philip Roth parus en France, portent sur l'art du roman, les vies que l'Histoire dévaste, le monde tel qu'il ne va pas, l'Amérique de notre temps. Philip Roth, en 1999, vit et travaille en Nouvelle-Angleterre, dans un décor enchanteur d'arbres, de fougères et de champs. Il croise, lors de ses promenades, des daims ou des tamias - petits écureuils affairés qui ressemblent étonnamment à Audrey Hepburn. Rien, sinon le croassement amical des corbeaux, n'altère le silence du lieu. Philip Roth évoque sa maison à la campagne en Nouvelle-Angleterre où il vit depuis 1972, sa naissance et son enfance passée dans une ville industrielle du New Jersey, sa découverte de la campagne dans son adolescence, sa vie à New York dans les années 1960 : l'impact de l'assassinat de J.F. Kennedy et de la guerre du Vietnam sur la société américaine ; la venue de sa célébrité littéraire à partir de 1969, son départ à la campagne, quelques voyages, son installation définitive à la campagne consécutive à sa rencontre avec Vaclav Havel qui vit également à la campagne. À propos de "Pastorale américaine", Roth évoque la réalité du rêve américain, le personnage de son héros, Seymour Levov, dit "le Suédois", un industriel d'origine juive polonaise, bien installé dans la société américaine ; la brusque entrée de l'Histoire dans la vie de Levov, dans les années 60, par l'acte terroriste commis par sa fille. Philip Roth explique les raisons pour lesquelles il a choisi une fille comme terroriste impliquée dans les meurtres. Il évoque enfin la mise à l'épreuve de l’allégeance des Américains à l'égard de leur pays par la guerre du Vietnam, la réaction de la jeunesse à la guerre du Vietnam comme une des raisons principales de sa fin. À propos du "Théâtre de Sabbath", Philip Roth analyse le personnage de son héros, Mickey Sabbath, un marionnettiste de 64 ans, éternel séducteur, "briseur des tabous", antipathique aux yeux de tous les lecteurs. Roth essaye d'expliquer ce qu'il y a de scandaleux dans ce personnage, raconte l'histoire familiale de Sabbath, sa souffrance morale face à la trahison de la vie, sa hantise de la mort, définit le but de la vie de son héros : "faire entrer le repoussant". Il décrit l'univers de son livre comme celui du corps : la destruction du corps, l'acte sexuel. Philip Roth analyse le caractère scandaleux du personnage de Sabbath, notamment son côté "vieux dégoûtant", sa haine de tout. Il explique les raisons pour lesquelles il aime son personnage. Pour mieux cerner son caractère, il le compare aux autres personnages de littérature. Il affirme qu'il n'y a pas de raisons pour lesquelles son héros, totalement américanisé, est un Juif par ses origines. Il explique que si son personnage est aussi scandaleux c'est parce qu'il est libéré du désir de plaire. Il évoque enfin ses réflexions sur sa propre vie pour dire d'où lui vient l’inspiration d'un tel personnage, et conclut sur une "leçon de vie", avec humour : « Il faut passer par le stade de la stupidité pour comprendre ses erreurs, et ne pas être un con. » Source : France Culture #PhilipRoth #AlainFinkielkraut #LeSémaphore #Entretien #Amérique #NouvelleAngleterre #Connecticut #RadioLibre #PastoraleAméricaine #GuerreDuVietnam #LeThéâtreDeSabbath #NewJersey #Newark #NewYork #FranceCulture

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