Conférence gesticulée de et par Lola Guillot, réalisée dans le cadre du projet "former l'ingénieur·e citoyen·ne" d'Ingénieurs Sans frontières en 2016.
-------
contacts :
ingénieurs sans frontières :
www.isf-france.org
contact.formic@isf-france.org
Lola Guillot :
mail : mmetetue@riseup.net
twitter : https://twitter.com/Mme_Tetue
Chaine youtube : https://www.youtube.com/channel/UCbqLBSYjcnAzpUAX3qZmtmw
----------------------------
Manifeste ISF : https://isf-france.org/Manifeste_pour_une_formation_citoyenne_des_ingenieur%C2%B7e%C2%B7s
---------
Description :
Est-ce que l’ascension sociale et le succès s’obtiennent vraiment par le mérite ? Est-ce que le rêve américain du type qui se construit à partir de rien, et qui devient à la sueur de son front un grand de ce monde n’est pas qu’un mythe ? Est-ce qu’un système scolaire méritocratique permet de donner des chances égales à tout le monde ? Est-ce que ce système est compatible avec l’idéal démocratique défendu dans notre société ?
L’idéologie du classement au mérite est présente partout dans notre société : le jeune dynamique créateur de start up face au chômeur fainéant qui vit au crochet de la société ; la femme svelte et sportive face à celle qui mange du chocolat dans son canapé ; ou encore le militant exemplaire dans ses pratiques quotidiennes face à celui qui apprécie un fast food de temps en temps.
Dans cette conférence gesticulée, Lola Guillot nous emmène dans les coulisses de son parcours au sein de la prestigieuse École polytechnique, par laquelle elle est entrée via une filière d’ouverture sociale en 2010. Loin des slogans habituels sur l’égalité des chances, cette conférence gesticulée analyse la rencontre entre les « diversités » et les mécanismes de sélection qui constituent la base du système méritocratique.
Actuellement au coeur du mouvement social étudiant·e, la loi d’Orientation et Réussite des Étudiant·e·s, a pour objectif d’inscrire dans le marbre et de renforcer une sélection par l’échec déjà présente au sein de l’enseignement supérieur. Et ceci au nom du pragmatisme économique, d’une privatisation progressive du service public, et cela sous couvert de méritocratie. Cette conférence éclaire sur les mécanismes déjà à l’oeuvre en école d’ingénieur·e·s, que cette lois pourrait étendre à toutes les universités françaises.
---------------------------
Quelques livres et articles :
• Pierre Bourdieu (reproduction sociale) :
La reproduction : éléments d’une théorie du système d’enseignement (avec Jean-Claude Passeron);
La noblesse d’État : Grandes écoles et esprits de corps ;
• Christine Delphy (rapports de domination) :
Classer, dominer, qui sont les autres ?
• Béatrice Mabilon-Bonfils et François Durpaire (notes et punitions) :
Fatima moins bien notée que Marianne
• Annabelle Allouch (concours) :
La société du concours
• Marie Duru Bellat (mixité et réussite scolaire) :
Ce que la mixité fait aux élèves
• Muriel Darmont (sélection et concours) :
« sélectionner, élire, prédire : le recrutement des classes préparatoires »
• Saïd Bouamama (mécaniques racistes) :
les discriminations racistes, un arme de division massive
• Paul Pasquali (filières d’égalité des chances) :
Passer les frontières sociales
• Kimberlé Crenshaw (rapports de domination) :
On intersectionality : Essential Wrinting (intersectionnalité)
• Pierre François, Nicolas Berkouk (concours) :
Les concours sont-ils neutres ? concurrence et parrainage dans l’accès à l’école polytechnique
• Paolo Freire (pédagogie révolutionnaire) :
Pédagogie des opprimés
• bell hooks (pédagogie révolutionnaire, féministe et anti-raciste) :
Teaching to transgress : Education as the practice of freedom
• Célestin Freinet (pédagogie révolutionnaire) :
Pour l’école du peuple
Les invariants pédagogiques
-------------------------------------------------
Récap pistes de solutions :
• Formuler : s’éduquer collectivement, éducation populaire politique…
• Témoigner de son vécu, partager collectivement…
• Aller voir du côté des pédagogues révolutionnaires pour penser autrement l’apprentissage : bell hooks, Paulo Freire, Célestin Freinet…
• Enseigner la construction des savoirs (épistémologie), les controverses, le sens politique de la technique, des SHS réflexives…
• Mettre fin à l’influence du privé sur nos formations
• Mettre de la société civile et de la représentation étudiante dans les instances de gouvernance…
• Sur le sexisme ou les petites filières : voir les propositions dans les lettres…
• Remettre des syndicats étudiants dans les écoles, se bouger avec les mouvements étudiant·e·s…
• Repenser l’organisation sociale du travail (voir les travaux de Réseau Salariat par ex), faire descendre l’ingénieur·e de son piédestal de cadre
• Unification de l’enseignement supérieur, fin du double système école / université, augmentation des moyens et salaire étudiant·e !