Couverte à 90% de forêt, la Guyane est une parcelle d’Amazonie à forte diversité culturelle, intégrée dans l’espace Français et Européen.
Il y a peu de temps encore, les modes de vie et les perceptions très spécifiques aux communautés amérindiennes autochtones, permettaient un équilibre entre l’homme et la nature. Ce patrimoine naturel et culturel exceptionnel, représentait un territoire encore préservé.
Pourtant, des menaces apparaissent, bien réelles et plus insidieuses que les grandes déforestations et les incendies spectaculaires, au Brésil voisin.
L’influence croissante du modèle de société français (école, organisation sociale, consommation, ...) entraîne un nouveau système de valeurs et une fracture entre les générations. Parallèlement, l’imaginaire collectif s’appauvrit face à un modèle occidental, hors sol. On assiste à une déstabilisation des structures traditionnelles, une érosion identitaire et une perte des savoirs...
Les menaces touchent aussi à la santé des populations. L’explosion des sites d’orpaillage illégal entraine une forte pollution au mercure sur le fleuve, qui reste incontournable dans la vie des Wayana. La pression des clandestins sur le gibier et les poissons du fleuve obligent même les amérindiens à aller de plus en plus loin pour chasser ou pêcher. Même à l’abattis, méthode traditionnelle de culture pour les peuples autochtones, les rendements ne sont plus les mêmes, du fait du dérèglement climatique...
Le film documentaire, « Wayana, les enfants de la forêt », nous immerge au sein de ce territoire de l’intérieur, avec ceux qui le connaissent le mieux: la communauté autochtone amérindienne « Wayana ».
Cet environnement menacé représente encore tout pour eux, une mère nourricière, un refuge, une « forêt- pharmacie » et un lieu sacré où les esprits et les animaux mythiques sont encore bien présents...
Le film évoque, en suivant quelques personnages du village de Taluen, le lien qui relie ces hommes et ces femmes, à cette forêt, sur un territoire en plein bouleversement. Le film donne la parole à cette communauté, en montrant qu’elle fait pleinement partie de l’équation. Elle lutte pour survivre et conserver son identité autochtone, en faisant ce qu’elle a toujours fait: respecter et protéger sa forêt, un acte de résistance qui fait sens, à l’heure où les arbres brulent aux quatre coins de la planète...