Répression sanglante et lutte de clans, après des émeutes sans précédent dans ce pays d’Asie centrale à la croisée des intérêts.
Invité : Michaël Levystone, chercheur Centre Russie/NEI - Institut français des relations internationales
Présentation : Cédrinne Vergain
Un vent de révolte souffle sur le Kazakhstan, eldorado pétrolier et principale puissance économique d'Asie centrale jusqu'à présent réputée pour sa stabilité et le potentiel énorme de ses richesses. Bâtiments publics saccagés, tirs à balles réelles et scènes de chaos ont eu lieu dans plusieurs villes du sud et de l'ouest du pays, faisant plus de 200 morts.
Rejet de la corruption, d'une gouvernance autoritaire et de la lutte des clans, cette crise politique est aussi révélatrice de profondes tensions sociales et économiques, avec l'augmentation du prix du gaz et du prix des denrées alimentaires.
A la tête de l'Etat kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev remplace depuis 2019 Noursoultan Nazarbaïev qui a régné en maître et d'une main de fer durant trois décennies sur le pays. Malgré des promesses de réformes, la corruption gangrène toujours ce riche pays d'Asie centrale. Pour réprimer la révolte, le président Tokaïev a choisi la méthode forte. Au cours d'une allocution télévisée, il autorise l'armée "à tirer pour tuer".
- A la croisée des intérêts -
Trait d'union entre l'Orient et l'Occident, ce géant d'Asie centrale fait figure de pays hautement stratégique pour Pékin et Moscou. Ce pays immense, peuplé de 18 millions d'habitants mais cinq fois plus grand que la France, ouvre à la Chine le marché européen et constitue un carrefour essentiel de la route de la soie.
Premier producteur mondial d'uranium, le Kazakhstan doit sa prospérité à la richesse de ses sous-sols: gaz, charbon, métaux précieux, comme le cuivre et l'or, et surtout le pétrole. Grâce à sa "politique multivectorielle", le Kazakhstan a su attirer beaucoup de partenaires étrangers depuis la chute de l'Union soviétique.
Au sommaire:
- Reprise en main du pouvoir au Kazakhstan, avec l’aide de la Russie
- Michaël Levystone: "La crise au Kazakhstan a produit des conséquences historiques"
- Les atouts stratégiques du Kazakhstan attirent les puissances étrangères
- Michaël Levystone: "L'Asie centrale est une zone sous forte influence russe et chinoise"
- Lira Baiseitova, une vie brisée après ses révélations sur le régime kazakh
- En 2010, les investissements douteux du clan Nazarbaïev à Genève
#Kazakhstan #Russie #Chine
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